Racines partagées, avenir commun
Situé au carrefour de la forêt de Retz, du plateau de cultures et du vallon du ru Ste-Clotilde (dont les anciens étangs poissonneux ont donné son nom au village), Vivières a su tirer parti de ces trois atouts qu’étaient le bois en abondance, la richesse du limon du Valois et l’omniprésence de l’eau sous toutes ses formes. Les fermes monastiques de l’Essart et de l’Epine (qui appartint quelques années à Lavoisier), celle, plus récente, de Longavesne, témoignent depuis des siècles d’une grande prospérité agricole.
Attesté dès l’époque gallo-romaine, Vivières est assurément le plus ancien village du canton. Au 9ème siècle, son château, dépendance de La Ferté-Milon, accueillit les reliques de Ste-Clotilde, lesquelles amenèrent la fondation d’une abbaye prémontrée, puis d’une fondation des Templiers, d’une maladrerie, d’un pèlerinage… A l’ancienne forteresse succéda au 16ème siècle. le manoir des Mazancourt.
Et si son patrimoine est aujourd’hui plus historique que monumental, la commune mérite néanmoins une visite attentive… et sympathique.
Autour de Clotilde d’abord, qui, épouse de Clovis et reine de France, a dû à sa sainteté d’être canonisée, puis à l’arrivée des Normands sur Paris de voir ses reliques quitter Paris et trouver refuge dans la forteresse de « Viviers ». Malgré plusieurs interruptions, le village a bénéficié, pendant plus d’un millénaire, de la fréquentation assidue des pèlerins et… de leurs dons ! Chaque 3 juin y voit encore un peu d’affluence, surtout à l’église et auprès de l’antique fontaine, qui aide, paraît-il, les pures jeunes filles à se marier, puis à enfanter !
L’église actuelle, élevée vers le 12ème siècle, offre peu d’attraits architecturaux, car une forte restauration au 19ème siècle en a amoindri le charme rural. Avec sa place herbue (ancien cimetière) que bordent des maisons traditionnelles, sa voisine la tour penchée qui subsiste du haut Moyen-Age, sa situation au cœur du village, elle constitue un cadre attachant.
En face d’elle, le manoir de Mazancourt dresse depuis trois siècles ses tourelles et sa majestueuse terrasse. Le dramaturge Henry Bataille y trouva l’inspiration de son théâtre, mais c’est aussi dans son salon que mourut le courageux lieutenant de Gironde en septembre 1914, après son héroïque charge à cheval contre des aéroplanes allemands !
Invitons aujourd’hui le promeneur à flâner le long des rues de Vivières et à découvrir, çà et là, un puits couvert, une cheminée datée, un pignon à redents, telle tourelle, tel porche, mille détails qui aident à imaginer, non seulement ce que fut Vivières même, mais également ce qu’étaient jadis tous nos villages du pays de Retz !